J'ai un peu laissé ce blog en jachère ces dernières semaines. Besoin de me ressourcer, de trouver la sagesse dans les écritures, etc, etc.

A ce propos je viens d'achever la lecture de l'œuvre colossale de Charlier et Giraud: Blueberry... tout simplement bouleversant... depuis je passe une bonne partie de mes nuits dans un camp d'indiens Navaho autour du feu aux cotés de Cochise et d'autres grands chefs indiens à essayer de retrouver cette foutue hache de guerre qui nous serait bien utile pour couper le jambon parce que c'est l'heure de l'apéro et que les tuniques bleues vont bientôt rappliquer avec l'eau de feu et les Springles hot and spicy...

Bon et sinon l'Antarctique ? me direz vous.

Cette semaine j'ai suivi Camille dans deux de ses manip' sur la banquise.

Camille c'est la VCAT "pêcheuse" de DDU. Tous les mois elle est chargée de pêcher un certain nombre de poissons, et toutes les semaines elle doit récolter du phytoplancton et faire des carottes de glace dans la
banquise pour analyser les algues microscopiques qui se développent au dessous.

Camille a fait ses études quelques part au Canada (d'où elle a ramené des coutumes alimentaires quelque peu déroutantes!), elle est haute comme trois ou quatre pommes dauphines mais en cas de black out de la centrale, je suis sûr qu'en effectuant les branchements adéquats, elle pourrait à elle seule fournir assez d'énergie pour alimenter toute la ville de Las Verglas (DDU).

Camille c'est notre groupe électrogène, un peu bruyante parfois, mais très efficace !

Malgré ses p'tites jambes elle est bien difficile à suivre sur la banquise, surtout lorsqu'elle charge ses mules polaires (nous, Xavier et moi ce jour là, deux bons pigeons samaritains comme on en fait plus) de tirer sa poulca (son traineau de matériel qui pèse un phoque) sur plusieurs kilomètres de banquise recouverte d'une neige collante comme du papier tue mouches.

Ce jour là, nous allions à la pêche. Grand ciel bleu, soleil incandescent et trente centimètres de banquise sous les pieds... Nul doute que s'il n'y avait eu cette petite brise de vent catabatique pour nous refroidir
le bout du tarin nous y serions allés en tongs et en short de bain !

Pêcher le poisson en antarctique s'avère aussi difficile que de chasser la poule à la sulfateuse dans un poulailler...

A vrai dire je ne sais même pas si la canne à pêche et l'hameçon sont utiles pour pêcher ici... pour un peu il faudrait même mettre un couvercle au trou de glace pour empêcher les poissons de venir se jeter dans la musette de leur plein gré.

La pâtisserie marche bien en ce moment, les ventes atteignent des sommets, les fêtes de Pâques approchent, le chocolat coule à flot, mon CEC (Compte Epargne Congratulation) plafonne au max, j'ai de quoi voir venir pour mes vieux jours.

Seule ombre au tableau, le doc et sa visite médicale trimestrielle.. Le spectre du pèse personne commence à tourmenter les esprits ici.

La salle des supplices fait le plein et les régimes "euh juste un tout petit peu pour moi" font leur apparition histoire de grapiller quelques milligrammes sur la balance l'instant venu...

D'autres plus résignés adoptent une stratégie différente: ils plaident l'irresponsabilité de leurs actes et me rejette leurs "pêchers de gourmandise" au visage entre chaque bouchée.

Ca donne ca : "Salop.. scruntch.. terroriste... miam scruntch... engraisseur.. miam scruntch... boulimiste... miam scruntch.. oh y'en a plus.. euh... il t'en reste un peu en cuisine ?!"

Oups I did it again!

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